1.
Comment
se fait-il que malgré les fortes oppositions exprimées
par la population, le projet soumis à l'enquête publique
aujourd'hui soit identique à celui présenté avant
la concertation publique ? N'est-ce pas là qu'un simulacre
de démocratie ? Faut-il s'étonner du manque d'information
et de médiatisation sur la tenue de l'enquête publique
d'un projet que l'on sait être impopulaire ?
2.
Quel est le bien-fondé de la
solution du "repli stratégique" adoptée
pour cette portion de Lido et qui justifie les aménagements
mis en œuvre dans la première phase du projet ? S'il s'agit
de laisser la mer faire son œuvre, c'est-à-dire avancer
à l'intérieur des terres, tel qu'elle le fait depuis
des centaines d'années, comment cela peut-il constituer une
solution durable d'aménagement et de protection du Lido ? Jusqu'où
laissera-t-on la mer avancer et pendant combien temps ? Laissera-t-on
la mer submerger les dunes existantes, la 4 voies et enfin les étangs
qui constituent un habitat exceptionnel pour de nombreuses espèces
?
3.
A côté de cela, sur le reste du Lido, on maintient les
aménagements existants : à l'ouest la route et les enrochements
de Carnon sont évidemment maintenus, puisqu'ils protègent
la ville de l'avancée de la mer, à l'est la route est
aussi maintenue, puisqu'elle permet d'accéder à la zac
du Grand Travers, mais aussi aux restaurants et plages privées.
Est-ce là une façon cohérente
de gérer l'ensemble du Lido ?
4.
Une expertise scientifique a-t-elle était faite
permettant d'évaluer l'évolution du site suivant différents
scénarii (ne rien faire, le repli stratégique, ne pas
supprimer la route, mais seulement recharger en sable et consolider
les dunes par des ganivelles, la construction d'enrochements émergés
ou immergés, etc.) ?
5.
Quelles sont les chances que les phases 2 et 3 du projet soient réalisées
? Quels sont les facteurs déterminant leur mise en œuvre
? Quelles sont les échéances prévues ?
6.
Est-il raisonnable de penser que le Ministère
de l'Environnement, ainsi que les associations écologiques,
permettent un jour l'installation de parking supplémentaires,
même temporaires, sur des terrains appartenant au Conservatoire
du Littoral et abritant de surcroît des espèces menacées
?
7.
Du fait de la réduction de la capacité de stationnement
et des difficultés d'accès, ce projet va fortement diminuer
le niveau de fréquentation de la plage, ceci dès la
phase 1, plus encore en phase 2 et 3. Est-ce là l'objectif
affiché de la charte
votée par les élus des communes concernées ?
8.
Sous prétexte de protéger l'environnement, on choisit
de restreindre l'accès à ce site. Est-ce la meilleure
décision à prendre compte-tenu de l'évolution
socio-économique actuelle de la région (augmentation
galopante de la population et nombre de touristes déclinant)
?
9.
Alors que la région continue à attirer chaque jour plus
de monde, on verrouille l'accès à l'une des seules plages
naturelles restant à proximité de Montpellier. Plutôt
que de restreindre l'accès au site, ne doit-on pas au contraire
chercher des solutions permettant d'améliorer les conditions
d'accueil ?
10.
La concentration des véhicules dans d'immenses parkings vides
10 mois sur 12 et saturés en été constitue-t-elle
une réelle amélioration par rapport à un étalement
des véhicules le long de la route ?
11.
Le Conseil Général s'est engagé
sur la gratuité du parking
qui sera ouvert au Petit Travers en "compensation" des places
de stationnement gratuit perdues le long de la route. Le contraire
reviendrait à taxer l'accès à la mer ce qui est
totalement inacceptable. Un tel engagement est-il durablement possible
? Dans la pratique, à qui sera confiée la gestion du
parking ? Le Conseil Général actuel a-t-il les moyens
de garantir cette gratuité ? Dans le futur, comment garantir
qu'une autre assemblée départementale honore cet engagement
?
12.
En toute logique, afin de maintenir l'accès gratuit au site
en phase 1, le parking du Grand Travers, actuellement payant et géré
par la commune de la Grande Motte, devraient lui aussi devenir gratuit
une fois le stationnement supprimé le long de la route. Cela
sera-t-il le cas ?
13.
Quel schéma de développement de l'activité économique
du site est envisagé ? Les paillotes et plages privées
vont-elle disparaître, rester au nombre actuel ou au contraire
continuer à augmenter à la fois en nombre et en surface
? Les camions-snacks sont-ils voués
à disparaître ? Et les vendeurs ambulants
?
14.
Quelles mesures concrètes sont actuellement
envisagées entre les différents acteurs locaux afin
de développer des moyens de transport
alternatifs ? Est-il concevable de restreindre l'accès
du site aux voitures avant d'avoir mis en place ces moyens ?
15.
Contrairement à ce qui a été annoncé lors
des réunions publiques, les modalités pratiques et le
financement du rechargement en sable
du Lido de cette opération ne semblent pas encore réglés.
Ne devrait-on pas utiliser l'argent disponible pour effectuer cette
opération avant tout autre aménagement qui risque d'être
détruit à la prochaine tempête ?
16.
La consolidation des
dunes par des ganivelles, une meilleure signalisation
des chemins d'accès pour éviter le piétinement,
des panneaux incitant au respect de la faune et de la flore, la mise
en place de sanisettes, une surveillance accrue du site par les autorités,
tout cela constitue des moyens efficaces
et peu onéreux de préservation du site.
Pourquoi ne sont-ils pas mis en œuvre avant d'envisager
des aménagements onéreux et restrictifs ?
17.
A-t-on évalué de façon précise et globale
les conséquences écologiques,
économiques et sociales de ce projet ? Nos
décideurs sont-ils surs d'avoir choisi la meilleure solution
pour l'environnement et pour la population ? Ne se trompent-ils pas
de priorité en voulant à terme transformer ce site en
parc naturel plutôt que de lui conserver son caractère
de plage populaire de loisirs accessible à tous ? Ont-ils réfléchi
aux possibilités laissées à la population locale
et touristique pour se rendre facilement et gratuitement à
la plage dans la région ?
18.
N'existe-t-il pas d'autres solutions, moins coûteuses
sur le plan à la fois financier et social, conciliant à
la fois préservation de l'environnement et libre accès
à la plage au plus grand nombre ?