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Bilan !

Voici un bref bilan des actions que nous avons menées depuis la création du collectif "Sauvons la plage libre !" fin juin 2005, transformé en association en août 2005. Suite à l'annonce dans La Gazette du projet d'aménagement du Lido des Petit et Grand Travers, nous avons lancé une pétition "papier" et "électronique" contre ce projet mais aussi contre la prolifération des restaurants et plages privées sur ce même Lido. Nous avons été très actifs les étés 2005 et 2006 pour faire signer cette pétition, à l'ombre du parasol jaune ou en arpentant la plage, en distribuant des tracts, et aussi aidés très efficacement par les propriétaires des camions snack, en particulier le Vieux Tacot. Cette pétition, toujours active sur internet, a recueilli plus de 7000 signatures, essentiellement de personnes de la région, mais aussi de touristes de toute la France et du monde entier. De nombreux internautes nous ont fait parvenir leurs réactions et suggestions, contribuant ainsi à un véritable débat public pour ou contre l'accès libre et gratuit au littoral languedocien. Tous ces commentaires sont consultables en ligne sur notre site internet, qui a reçu plus de 6000 visiteurs, dont plus de 4000 ont signé la pétition. Sur ce site, nous avons aussi rassemblé toutes les informations concernant les projets d'aménagement du littoral de la région, et en particulier tous les articles parus dans la presse. Notre action a en effet été très vite relayée par les media locaux, mais aussi nationaux (émission "Le droit de savoir" sur TF1 en septembre 2005), ce qui a, sans aucun doute, contribué à nous faire connaître, puis reconnaître comme interlocuteur représentant les usagers de cette plage. Nous avons d'autre part envoyé de nombreuses lettres à de nombreux élus et responsables du projet en leur demandant une entrevue, afin de leur présenter nos arguments. Ces lettres ne sont pas toutes restées sans réponse et lorsque nous avons obtenu un entretien, nous avons toujours été bien reçus.

Voici la liste des personnes que nous avons rencontrées de manière officielle :

Ø 14 novembre 2005 : M. Bernard POMEL, Préfet "émérite", Directeur de la Mission Littoral, en charge de tous les projets de réaménagement du littoral entre le Rhône et la frontière espagnole,

Ø 15 novembre 2005 : M. Jean-Claude ARMAND, Délégué régional du Conservatoire du Littoral (protection du littoral contre le bétonnage par achat des lieux sensibles),

Ø 17 novembre 2005 : M. Frédéric BORT, Directeur de cabinet de M. FRECHE, Président de la Communauté d'Agglomération de Montpellier,

Ø 22 novembre 2005 : M. Louis CALMELS, Vice-Président du Conseil Général de l’Hérault, délégué à l’environnement, en charge aussi du dossier d'aménagement des Lidos de Carnon et de Sète-Marseillan,

Ø 7 décembre 2005 : M. Claude BOSOM, Chef de cabinet de Mme MANDROUX, Maire de Montpellier,

Ø 19 janvier 2006 : M. Christian ASSAF, Directeur de cabinet de M. FRECHE, Président de la Région Languedoc-Roussillon,

Ø 24 avril 2006 : M. Jean-Pierre GRAND, Maire de Castelnau le Lez, Député UMP,

Ø 23 mai 2006 : M. Adrien SIVIEUDE, 1er adjoint au Maire de Pérols, chargé de l’environnement.

Nous avons aussi rencontré de manière informelle plusieurs élus soutenant notre action, en particulier Mme Zina BOURGUET (Les Verts) et Mme Dominique CERRUTI (UMP), toutes deux Conseillères municipales à Mauguio-Carnon, ainsi que M. Philippe SAUREL, Conseiller municipal à Montpellier et Conseiller Général de l'Hérault.

Nous avons par ailleurs établi des liens avec d'autres associations de défense du littoral de la région :
- Association Grande Motte Environnement (AGME34),
- CAPNUBAM (Collectif d'Associations de Protection de la Nature et des Usagers de la Baie d'Aigues-Mortes),
- Réseau Hippocampe, association qui remet en cause le projet d'aménagement du Lido de Sète-Marseillan avec qui nous avons envoyé conjointement la lettre ouverte aux Conseillers Généraux et aux commissaires enquêteurs.


Enfin, nous avons été très actifs lors de la concertation publique sur le projet d'aménagement, qui s'est tenue cet hiver. Plusieurs centaines de personnes ont assisté aux deux réunions publiques qui ont eu lieu à Carnon et à La Grande Motte en janvier 2006 et au cours desquelles nous sommes intervenus pour exposer nos arguments contre le projet. Nous avons aussi rempli en mairie les registres des expositions décrivant le projet, et enfin nous avons participé à une dernière réunion de concertation publique avec les associations en mars 2006 à la Grande Motte. Afin de mobiliser l'opinion publique en cette période hivernale, nous avons par ailleurs organisé plusieurs manifestations (galette des rois sur la plage, distribution de tracts au Marché de Mauguio, envoi de courriels, communiqués dans la presse…). Tous ces efforts n'ont pas été vains puisque nous avons réussi à alerter l'opinion publique, ouvrir un débat sur l'aménagement du littoral et, finalement, obtenir une garantie, certes précaire, sur la gratuité du parking du Petit Travers.

Mais si nous avons gagné la première manche, il ne faut pas croire que nous avons gagné la partie.

La gratuité des parkings est loin d'être acquise au-delà de l'horizon 2008, le devenir de la route reste incertain, les paillotes continuent de proliférer. Nous devons donc continuer nos actions pour défendre l'accès libre et gratuit à nos plages. Pour que notre association à vivre, nous avons besoin d'adhérents et des quelques euros des adhésions pour financer un minimum nos actions, les 369 euros provenant des adhésions de l'an dernier ayant été plus qu'utilisés pour les photocopies des tracts, l'envoi des courriers, les galettes des rois...). Et puis il nous reste encore des T-shirts, vendus 10 euros avec l'adhésion 2006-2007 (5 euros d'adhésion + 5 euros de T-shirt) !

Comment devons nous maintenant envisager l'avenir de l'association ? Commençons à réfléchir avec ces quelques questions :

- Comment faire vivre l'association dans les années à venir, afin qu'on ne nous oublie pas pour la suite du projet ?
- Faut-il continuer ou non à faire signer la pétition actuelle, en faire une autre ? si oui pour revendiquer quoi ?
- Quelle doit être notre position sur la suite du projet ? Quelles propositions concrètes pouvons/devons-nous faire ?
- Devons-nous organiser des actions avec d'autres associations pour sensibiliser les usagers de la plage au respect des dunes, à ne pas jeter leurs mégots dans le sable, à ne pas se garer de manière dangereuse le long des accés ?
- Que faire pour endiguer l'épidémie de paillotes et plages privées qui se propagent sur nos plages ?
-
Comment faire respecter les droits des usagers de la plage publique ?

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Lettre ouverte à tous les Conseillers Généraux de l'Hérault !

Malgré la forte opposition exprimée lors des deux réunions publiques sur le projet d'aménagement du Lido des Petit et Grand Travers (voir le bilan de ces réunions), il est à craindre que les collectivités impliquées continuent le projet. Nous avons toutefois déjà gagné un an. La phase 1 interdisant le stationnement côté sud, qui devait être mise en place dès cet été ne se fera en effet pas avant l'été 2007, l'aménagement des parkings n'étant prévu que pour l'automne 2006. A ce jour, personne n'a toutefois encore vu l'ombre d'un seul des centimes que la Mission Littorale doit donner pour ce projet. Hors, au moins en ce qui concerne la Mairie de Carnon, rien ne se fera tant que l'argent ne sera pas débloqué. Côté Conseil Général de l'Hérault en revanche, son Président Mr Vézinhet semble très attaché à faire passer son projet "au risque d'être impopulaire", comme en témoignait la lettre qu'il a adressée aux héraultais en début d'année. Dans cette lettre, il invitait ses administrés à lui répondre par e-mail, ce que nous avons fait, au nom de l'association mais aussi à titre personnel, messages auxquels Mr Vézinhet n'a bien évidemment pas daigné répondre.

Avec la présidente de l'association Réseau Hippocampe (qui mène un combat similaire pour la défense de l'accès au Lido de Sète à Marseilhan), nous avons envoyé une lettre ouverte à chacun des Conseillers Généraux du département de l'Hérault, afin de les informer et de demander un véritable débat de ce projet au Conseil Général (ce qui n'a pas été le cas lors de son vote en novembre dernier).

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Compte-rendu de la réunion publique du 27 mars 2006 au CG34

Bilan des réunions publiques des 10 et 12 janvier 2006 !

Merci a tous ceux d'entre vous qui ont participé aux réunions publiques la semaine dernière. Vous pouvez lire le comptes-rendu :

- de la réunion publique qui s'est tenue le 10 janvier 2006 à la mairie annexe de Carnon,

- de la réunion publique qui s'est tenue le 12 janvier 2006 à la Salle Haute-Plage à la Grande Motte,
- de l'association Réseau Hippocampe, écrit par Marie Azzaroni.
La quasi totalite du public présent aux deux réunions s'est exprimée contre le projet, ce qui ne semble malheureusement pas ébranler ses acteurs. Pour la suite, il ne faut pas relâcher la pression comme on dit. La phase 1 du projet ne débuterait qu'en 2007 (on a déjà gagné 1 an par rapport à ce qui avait été annoncé), les responsables espérant sans doute que d'ici là nous nous soyons essoufflés. Mais c'est maintenant qu'il faut agir pour tenter de faire reculer ce projet, c'est-à-dire d'obtenir que ces messieurs revoient leur copie et proposent d'autres solutions qui tiennent compte de tous les usagers de ces plages, maintenant qu'ils sont au courant de ce qu'on pense de leur projet.
Pour cela, nous avons envoyé une lettre ouverte à tous les Conseillers Généraux du département de l'Hérault, puisque son Président, André Vezhinet :
- incitait en ce début d'année les héraultais à répondre à sa lettre ouverte, qui mentionnait en première page, "au risque d'être impopulaire", son intention de persévérer dans la poursuite des projets d'aménagement du Lido de Carnon à La Grande Motte et de Sète à Marseilhan (qui est aussi proposé par le cabinet Urbanis et qui prévoit aussi l'interdiction de stationner le long de la route et la construction de parkings payants !) ;
- mais n'a bien évidemment pas pris la peine de répondre à nos réponses !
Et nous participerons le 27 Mars à 18h00 à l'Hôtel du Département à la réunion publique du Conseil Général de l'Hérault. Venez nombreux y participer avec nous et faire entendre pourquoi nous sommes contre ce projet. Car rassurez-vous, il est encore possible de faire capoter ce projet ou du moins de le faire modifier. Il faut donc absolument nous mobiliser et être le plus nombreux possible à la fin du mois à l'Hôtel du Département. Nous avons besoin de vous tous. Car nous ne pouvons pas continuer ce combat avec seulement quelques actifs, nous perdrions toute crédibilité et motivation.
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Compte-rendu de la réunion publique du 10 janvier à Carnon

Etaient présents :
M. Pradeille, Maire de Mauguio-Carnon et Conseiller Général
M. Pomel, Préfet, Directeur de la Mission Littoral
M. Calmels,
Chargé du projet au Conseil Général
M. Boutayre, représentant le Maire de La Grande Motte
M. Armand, Directeur du Conservatoire du Littoral en Languedoc-Roussillon (L-R)
Mme Snavre, représentant du Cabinet URBANIS, auteur du rapport sur le projet
Mme Declerck , M. Lucas et divers membres de SLPL
Public environ 250 personnes

1) Présentation de l’étude par Mme Snavre comprenant :
- la présentation du site, de la loi Littoral, du classement des étangs, de la propriété foncière du Conservatoire du Littoral (2/3 de la zone), du projet Natura 2000, de l'intérêt faunistique, floristique, touristique, de la fragilisation du site du à sa fréquentation humaine et automobile, de l'érosion littorale (300 000 m3 de sable disparus en 10 ans) ;
- la présentation du projet, et ses 3 phases de réalisation, adopté par le CG34 et les municipalités à l’unanimité (voir la Charte pour la protection et l’aménagement durable du Lido du Petit et du Grand Travers).


2) M. Pomel insiste sur le fait que ce n’est pas le nombre d’usagers qui pose problème mais l’inorganisation de la fréquentation – manière de dire que le but du projet n’est pas de restreindre l’accès au site.
M. Calmels précise que le Département est intéressé par l’ensemble des sites menacés de l’Hérault et non pas seulement par celui-ci ; qu’il s’agit de rendre au site une bonne qualité environnementale et non d’en interdire l’accès.
M. Boutayre quant à lui s‘engage sur la réalisation de la première phase seulement - qui ne concerne quasiment pas la Grande Motte.

Le public présent réagit assez violemment et la confusion est totale.

A la justification technique du projet et à son ampleur on sent un flottement dans l’argumentation car si le pouvoir s’engage sur le rechargement en sable de la plage, il n’a pour l'instant pas la solution technique pour le faire, ni le financement, alors qu’il s’agit de la toute première phase des travaux programmée.
Au problème de l’accessibilité des lieux et du stationnement des véhicules, on sent bien aussi que la question est loin d’être résolue malgré l’assurance de façade des acteurs du projet qui insistent lourdement sur le fait que les 2ème et 3ème phases ne se feront (?) qu'après le bilan de la 1ère phase.
Au problème de la quantité de places de stationnement sur le site, on en reste à 2200 alors qu'il en faudrait 4000.
A
u problème de la gratuité du stationnement et des coûts d’accès au site, il est répondu une fois de plus que l’entretien des lieux coûte cher et on renvoie le problème à une future structure de gestion à laquelle participeraient les associations.
A la validité de notre pétition M. Pomel réponds que sa représentativité est factice, ce qui provoque un tollé.
A la description des modes de transport alternatifs "doux", chers à M. Calmels, hormis le vélo on attends toujours la réponse.
Au sujet du coût total du projet, hors rechargement de la plage en sable, il s’établit ainsi :
- 1ère phase 3,71 MM€, 2ème phase 5,2 MM€, 3ème phase 0,5 MM€.
- Financement : Etat 40%, Département 30%, Communes 20%, FEDER 10%.

Mme Pébret, au nom de l’AGME, est contre les aires de stationnement localisées dans les terrains du Conservatoire du Littoral et affirme avoir trouvé 2200 places alternatives sur des terrains communaux. Il lui est répondu que c’est le problème des communes et à elles seules d’en décider.

Compte tenu de l’avancement actuel du projet sa mise en oeuvre est repoussée d’un an - juillet 2007 – sauf la rechargement de la plage en sable, élément essentiel de la phase 1, qui devrait débuté cette année.

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Compte-rendu de la réunion publique du 12 janvier à la Grande Motte

Etaient présents :
M. Dunoyer, Maire de la Grande Motte
M. Pomel, Préfet, Directeur de la Mission Littoral
M. Calmels, Chargé du projet au Conseil Général
M. Bourrel, représentant le maire de Mauguio-Carnon
M. Armand, Directeur du Conservatoire du Littoral en Languedoc-Roussillon (L-R)
Mme Snavre, représentant du Cabinet URBANIS, auteur du rapport sur le projet
Mme Declerck , M. Lucas et divers membres de SLPL.
Public d'environ 250 personnes

1) Présentation de l’étude par Mme Snavre (même que celle donnée à la réunion publique du 10/01/2006 à Carnon, voir ci-dessus).

2) M. Pomel souhaite d'emblée « d’autres questions et d’autres interlocuteurs » qu’à la réunion de Carnon !
M. Dunoyer invite toutefois SLPL à venir en discuter avec lui.

M. Armand précise que les terrains du Conservatoire du Littoral (413 ha), bien qu’inaliénables peuvent être occupés par des acteurs économiques sous conditions (ex. éleveurs, agriculteurs, etc. qui représentent l'occupation de 20% des terrains du Conservatoire du Littoral actuellement en L-R).
M. Dunoyer ne s’engage pas au-delà de la première phase, la suite étant conditionnée aux résultats déjà obtenus et à la concertation qui suivra. Il précise que la structure de gestion ne sera mise en place qu’en phase 3.

3) Aux remarques sur l’occupation privée des plages, il est répondu que L-R a le taux d’occupation le plus faible de France et que la loi autorise 30%.
A la remarque affirmant que le recul des parkings ne résoudra pas la dégradation des dunes, il est répondu que c’est le piétinement qui en est responsable et qu’on limitera le nombre de passages transdunaires.
A la remarque sur la responsabilité des aménagements antérieurs sur l’érosion du site (digue de l’Espiguette par ex.) il est répondu qu’il faut faire avec (NDLR : autrement dit pas question de mettre en cause qui que ce soit ni de démolir ce qui est inutile, inesthétique et inefficace).
A la question de l’utilisation des espaces situés entre la voie rapide et les étangs comme aires de stationnement, il est répondu que, d’une part, il est impossible de traverser ensuite cette voie et que, d’autre part, cela allonge considérablement la distance au Lido.

Le public est réactif mais la discussion plus apaisée qu’à Carnon.
Mme Pébret, au nom de l’AGME, est contre les aires de stationnement localisées sur les terrains du Conservatoire du Littoral et affirme avoir trouvé 2200 places alternatives  sur les terrains communaux. Pas de commentaires. Elle regrette aussi que les associations n’aient pas été invitées au comité de pilotage du projet.
Quelques personnes trouvent le projet bon sans plus de précisions et l’attitude des autres négative par principe.
Une personne dit que ce projet est partial et partiel, qu’il n’a aucune dimension humaine et que la réponse de M. Pomel au sujet de la validité de la pétition n’est pas fair-play.
Un certain nombre d’autres questions similaires à celles posées à Carnon font l’objet de réponses identiques et ne sont donc pas reprises ici.
Mme Declerck intervient pour rappeler la position de SLPL et dit, entre autres, que la suppression de la route n’apporte rien (et gâche tout), rappelle que les communes touristiques reçoivent une dotation spéciale de l’Etat pour compenser les dépenses supplémentaires liées à l’afflux de vacanciers, que les plages privées rapportent beaucoup d’argent et qu’il n’y a donc pas de surcoût d’entretien pour les communes et demande enfin s’il y aura une enquête publique bientôt ? M. Pomel répond qu'il n'y aura pas d'enquête publique pour la mise en place de la première phase.

CONCLUSION ET SENTIMENT SUR LA SUITE

Dans l’ensemble le public s’est montré assez hostile au projet tel quel mais sensible à la nécessité d’entreprendre la protection des lieux. Il serait donc vraisemblablement plus favorable à un projet respectant mieux le caractère régional et social de son utilisation.

Si la détermination des acteurs du projet semble assez grande pour la phase 1 – sous réserve de trouver une solution pas trop onéreuse pour recharger en sable - car elle est jouable sans trop de risque, y compris électoral, il semble qu'il n'en soit pas de même pour les phases 2 et 3. Il semble clair que la Grande Motte ne jouera pas le jeu jusqu’au bout car ce projet ne lui apportera rien, au contraire, mais elle ne peut pas ne pas adhérer à un projet d’ensemble imposé par l’Etat.

Pour ce qui nous concerne il est évident que nous devons maintenir la pression, mais en l’absence d’action publique concrète des acteurs du projet pendant une longue période sans doute, il reste à déterminer comment ?

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Compte-rendu de l'association Réseau Hippocampe

LES PLAGES EMPORTÉES PAR LA LOGIQUE DE GESTION

Aménagement du Lido du Petit et du Grand Travers

Plus de 500 personnes ont assisté aux deux réunions de concertation, organisées le 10 janvier à Carnon et le 12 janvier à la Grande Motte pour présenter le projet de réaménagement du site, avec fermeture de la route, reconstitution de la dun et canalisation du stationnement dans trois poches de parking. Le public a systématiquement démonté l'argumentaire qui lui était présenté et mis à nu une logique d’inspiration très libérale censée aboutir à un modèle "novateur" de gestion des plages.

Comme le Lido du Grand et du Petit Travers, huit sites de la région doivent faire l’objet d’opérations de lutte contre l’érosion et bénéficieront à ce titre de crédits spécifiques européens (FEDER) et de l’État (DGIL). On pourrait s’en féliciter si ces initiatives ne semblaient pas devoir s’accompagner de lourdes contreparties. Il est en effet question d’appliquer aux plages concernées des méthodes de gestion standardisées des sites naturels, dont serait chargée à terme "une structure" spécifique.

Certaines associations pourraient être invitées à y participer. Pour l’heure, celles-ci n’ont pas été consultées et semblent avoir le plus grand mal à se faire entendre, que ce soit "Sauvons La Plage Libre !" dont la pétition a réuni plus de 5000 signatures et qui a reçu par Internet des centaines de messages d’opposants au projet ou "Clape" et "Grande Motte Environnement" qui, puisqu'il est question de protéger les dunes, tentent en vain de s’opposer à la transformation des terrains du Conservatoire du Littoral en aires de stationnement.

Dès la présentation, on voit bien qu’il y a quelque chose qui cloche. Le cabinet Urbanis a beau se corriger constamment en précisant qu’on ne peut pas parler de "surfréquentation" dans le cas de ce Lido, on sent pourtant que toute la rhétorique développée autour du projet a été construite autour de ce concept pour conclure à l’impérieuse nécessité de "maîtriser la fréquentation" du site et d’en "organiser les usages" . Le milieu serait "fragilisé par le piétinement, envahi par la voiture, soumis à une pression insupportable, livré à des dégradations, menacé par les incivilités et malmené par une mauvaise gestion portant atteinte à son image". Dans cette description, le public ne reconnaît pas sa plage "Je ne comprends pas ce que vous dites, observe un intervenant, la fréquentation de cette plage s'autorégule d’elle-même puisqu’elle se remplit jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de places pour se garer". Ils viennent ici depuis leur enfance, y ont vécu leurs premiers fleurts, y amènent leur famille, des enfants en bas âge, des personnes âgées. Pour eux, les dunes ne sont pas plus menacées qu'il y trente ans, au contraire puisque la végétation y repousse. Ils ne perçoivent pas cette "pression" insupportable dont on leur parle. Par contre, ils l’ont bien compris, avec ce projet, pour eux, c’est fini. On va confisquer leur plage et avec elle un "acquis social" et tout un symbole "de liberté et d’égalité" disparaitront.

Pour Mr le Préfet Pomel la gratuité est scandaleuse

Parkings gratuits ou payants ? C’est dit, ils seront payants. Ce serait même "moral". Pour Mr le Préfet Pomel, directeur de la Mission Littorale, l’affaire est entendue, la gratuité est tout bonnement "scandaleuse" et "irresponsable"! "Les municipalités offrent un service en autorisant les véhicules à stationner le long de la route, il est normal qu’elles le fassent payer". C’est le principe de l’usager payeur qui accompagne depuis 15 ans toutes les privatisations. Le maire de Carnon, soutenu par un murmure approbateur des dits contribuables, fustige cette foule qui "profite de la plage sans rien rapporter à la commune". Mais les faits sont têtus et l’argument glissant comme le public n’aura de cesse de le démontrer par ses nombreuses questions et interventions. Avec obstination, il parviendra à démêler l’écheveau des financements publics pour la gestion des plages - investissements très largement financés par l’Europe, l’État, la Région, le Département ; dotation spécifique de l’État aux communes pour l’entretien des plages, etc.

Les arguments écologiques ne résistent pas mieux au feu serré des critiques. Seule la phase 1 du projet prévoyant la suppression du stationnement actuel et la création de parkings a été approuvée par les différentes collectivités. Les deux autres phases (reconstitution du cordon dunaire et déplacement de la route) sont conditionnées au versement effectif des financements prévus et à une approbation ultérieure des différents partenaires. L’équation "lutte contre l’érosion = parkings payants" heurte le bon sens de l'assistance. Nombreux sont ceux qui rappellent que la digue de l’Espiguette prive les plages du département d’un précieux en apport en sédiments du Rhône. Une scientifique précise que le phénomène de la dilatation des océans est dû au réchauffement climatique. Il y a aussi ceux qui craignent à juste titre que les habitués mécontents n'envahissent les stationnements urbains en créant un immense embouteillage ou n’ouvrent d’autres passages dans les dunes, sans compter les dégâts causés par la concentration de plusieurs centaines de personnes passant toutes au même endroit. "Le remède pourrait être pire que le mal". Le manque de sérieux scientifique des solutions avancées est mis en cause tout autant que leur incongruité sociale. D'ailleurs, la première étude approfondie sur les fonds et les courants marins du département lancée par le Conseil Général n’est pas encore terminée.

Des plages réservées aux riches en bonne santé

Si on comprend que le Maire de la Grande Motte puisse voir dans cette opération une excellente occasion de débarrasser le Lido d’une population jugée inesthétique dans le nouveau décor issu du boom immobilier, si la logique développée par Mr le Préfet Pomel ne peut surprendre de la part du représentant d’un gouvernement dont le premier acte en faveur du littoral a été d’assouplir la loi à la demande des promoteurs, on comprend mal en revanche comment le Conseil Général (qui avoue qu’il lui faudra 30 ans pour amortir les sommes investies dans les parkings) pourrait concilier ce type de projet avec les valeurs de justice sociale qu’il défend. Les contribuables du département, de leur côté, n’auront peut-être pas envie de payer pour les plages "des riches en bonne santé".

Marie Azzaroni (13 janvier 2006)

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! ! ! ! ! ! Mise à jour : 1/02/07 !